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mardi 1 janvier 2013

CHÂTEAU DE JOUX


Histoire

 CHATEAU DE JOUX   ****

La Cluse-et-Mijoux

Le plateau de la Pelouse et la Rochette

Dès l'antiquité, il existait un péage dans la cluse et un guet en bois sur le plateau de la Rochette. Dans la guerre des Gaules, César parle d'une montagne haute défendue par cinquante hommes qui permettait d'entrer dans le pays des séquanes qui pourrait bien-être le guet nommé Iors par les séquanes. C'est par là que s'exilèrent les helvètes en -58 avant d'être rejoints par César sur la Saône. C'est en 1039, à la mort de Conrad II le Salique et à la relève par Henri III du Saint-Empire que le château est désigné pour la première fois dans la Vita Mathildis sous le nom de Miroaltum; en effet, en 1227, Henri de Joux parle du "château de Joux également nommé Miroaz" et l'on retrouve des noms semblables dans les chartes des sires de Joux (Miroual, Miroal, Miroaz, Mirua). Il fut ensuite toujours appelé indifféremment "fort de Joux" ou "chasteau puis château de Joux".
La montagne de Joux, séparée par une faille spectaculaire du Larmont se divise en trois zones: La Rochette surplombe le village de la Cluse-et-Mijoux, la Pelouse surplombe la Rochette et au Sud-Sud-Ouest on trouve le Géran. Le fort de Joux fut bâti sur la Pelouse mais il existait dès le départ des fortifications et un escalier sur la Rochette qui permettaient de rejoindre directement le péage situé à l'endroit le plus étroit où se trouve actuellement le Chauffaud. Il est probable que les seigneurs de Salins aient inféodé une vaste portion de leur territoire, qu'il tenait de l'abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune, à la maison de Joux et notamment le Val d'Usie. En effet en 941 ce monastère remettait en fief à Albéric de Salins tout le val composé de Goux-les-Usiers, Bians-les-Usiers et Sombacour. Grâce à Frédéric Barberousse, Empereur romain germanique, qui leur en confirme la charge au XIIe siècle, les sires de Joux vont pouvoir considérablement agrandir leur domaine. Les propriétés de la maison de Joux s'étendent sur les montagnes de Mouthe, de Pontarlier et de Montbenoît, le long du Doubs depuis le "Mont d'Or" près de Métabief jusqu'au "Mont de la Grande-Combe", ils possèdent la seigneurie d'Usie, celle de Cicon, de Lièvremont et de Naisey. Le fief n'étant pas masculin, passera dans les maisons de Blonay puis de Vienne et enfin de Hachberg et de Neuchâtel à l'occasion des alliances féminines3.


Donjon et latrines médiévales, rempart du XIXe
Le Château de Joux est un exemple d'architecture militaire développée de façon continue du Moyen Âge au XIXe siècle. Schématiquement, la partie la plus ancienne est le donjon médiéval et le mur Ouest de la troisième enceinte (qui donne du côté du Doubs). Viennent ensuite la première enceinte, la tour du fer à cheval, le magasin à poudre et l'entrée de la troisième enceinte avec son pont levis. Le glacis, le chemin couvert et la troisième et quatrième enceintes ont été reprises par Vauban avec un tracé bastionné. La partie Ouest de la cour du donjon ("escalier" gris donnant sur la Rochette), la seconde enceinte avec son échaugette et son escalier miné à trappe amovible datent du XIXe siècle. la cinquième enceinte et le plateau de la Rochette ont été totalement reprises par Joffre entre 1879 et 1881.
Le château et la batterie de la Rochette, datées du XIXe siècle ont été classés monument historique le 18 juillet 1996, il est également labellisé « Patrimoine du XIXe siècle »16

Escaliers

Monte-charge de l'escalier Joffre (on remarque la cheminée de l'ancienne cellule)
Pas de canard (XIXe) : Dans la cinquième enceinte, on a un des rares pas de canard. Ces escaliers de fortification très raides alternent les marches gauches et droites.
Pas de souris (XVIIe) : Dans le fossé, à gauche derrière la porte d'honneur, on peut observer un pas de souris.
Pas d'âne : pour arriver à la cour d'honneur, on emprunte un pas d'âne.
Escalier miné à trappe amovible (XIXe) : Pour aller de la cour d'honneur à la seconde enceinte. On remarquera que cet escalier est creux (pour placer les sacs de poudre) et qu'il présente un trou pour placer la saucisse (toile goudronnée contenant de la poudre et s'allumant à l'aide d'une mèche). A mis chemin, l'escalier possède un palier constitué d'une planche que l'on pouvait enlever en cas de nécessité. Cela, pour retarder l'assaillant.

Période du XIXe siècle

Cinquième enceinte recouverte de terre engazonnée
Escalier à vis Joffre
En 1815, les autrichiens tirent sur le château de Joux notamment depuis le fort de la Cluse (en face du fort) et depuis Montpetot situé sur un mont au Nord Est du fort. Ne pouvant monter que de l'artillerie légère sur les rochers de la Fauconnière et sur le fer à cheval, les boulets n'atteignirent jamais le château de ce côté. Cependant, les dégâts qu'ils firent furent considérables : Ils détruisent toutes les fortifications de la Rochette, certaines tours, des murs. Puis, lorsqu'ils occuperont le fort, ils vendirent les canons, récupérèrent tout le métal et jetèrent dans le grand puits les portes, les meubles et les archives.
S'ensuivit une période de disette qui fait que les réparations ne commenceront qu'en 1827. La cinquième enceinte est re-fortifiée, l'escalier menant de la Rochette au péage sert à construire la tour du diable dans un style néogothique en 1843, la seconde enceinte est réparée et fortifiée (on remarquera la similitude entre l'échauguette de la seconde enceinte et celles du fort Mahler bâties au même moment). Un escalier miné à trappe amovible remplace la rampe initiale. Les bâtiments attenants au donjon sont totalement modifiés. (Voir le grand plan relief de 1868 en face de l'accueil et y remarquer l'arbre de la liberté au milieu de la cour d'honneur).
La guerre de 1870 qui se termine au pieds du château de Joux va faire qu'on va vouloir faire du fort un Système Séré de Rivières et c'est le jeune capitaine Joseph Joffre qui s'en charge dès 1879. Il fera bâtir la batterie de la Rochette, l'escalier à vis, la galerie menant au grand puits avec son magasin à poudre, son petit magasin sous roc, son abri sous roc, son escalier à double rampe menant à la Rochette. Il fera également construire des casernements dans le fossé de la cinquième enceinte et reconstruira totalement la cinquième enceinte dans laquelle il installera deux casemates Mougins avec des plaques de fonte dure (4 plaques de 20 tonnes chacune)recouverte de terre engazonnée et qui contiendront des canons Bange de 155 mm dont un a été reconstitué. Un système de verrou à contre-poids permettait l'ouverture pour permettre le tir et d'énormes bouches d'aération permettaient aux gaz et poussières générés par le tir de s'évacuer rapidement. Récemment remise en état de marche, Joux possède la seule casemate Mougin encore en état de fonctionnement. Malheureusement, aussitôt construites, ces casemates seront obsolètes à cause de l'invention de l'obus-torpille en 1889.

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